Depuis quelques années, LEGO et Warner Games nous arrosent régulièrement de « nouveaux » jeux vidéo LEGO. Nous avons eu le droit aux adaptations de tous les blockbusters dont ils possèdent la licence, que ce soit Star Wars, Harry Potter, Batman, Avengers ou encore Jurassic World. Seul LEGO City Undercover, titre basé sur une gamme originale de la firme et leur premier essai (réussi) de monde ouvert, sortait du lot avec une véritable aventure 100% LEGO.
Et voici que débarque LEGO Worlds, leur tout nouveau concept. Nous avons demandé à Sironimo, testeuse sur Gamingway et animatrice du J-Top sur la chaîne NoLife, de nous livrer son avis après quelques heures de jeu.
Bienvenue dans ce “bac à sable” où tout est permis… ou presque.
Après une rapide customisation de personnage (femme/homme), le jeu débute lorsque notre fusée spatiale s’écrase sur une planète inconnue, ou plutôt un “monde”, voire même un biome (un milieu naturel où chaque élément est cohérent par rapport aux autres) car c’est une planète… plate ! C’est le “monde des pirates” qui va nous permettre de prendre nos marques avec le système de jeu. Une voix-off explique clairement les rudiments de la création, à la manière d’un LittleBigPlanet. Nous voilà rapidement armé d’un “outil de découverte” servant à scanner objets, faune, flore et même personnages présents dans le monde. Ensuite, à l’aide du même outil, et moyennant quelques pièces, on pourra, à notre tour, créer tous les éléments déjà découverts où l’on veut. C’est certainement le seul véritable élément novateur par rapport aux autres titres LEGO / Warner Games.
Au fur et à mesure, on débloque ainsi (via la roue de menu bien connue des habitués des titres LEGO) de nombreux outils de construction. On se retrouve ainsi avec l’outil de paysagisme, l’outil de construction, celui de copie ou encore celui de peinture. Bref, vous l’aurez compris, ainsi armé vous pourrez niveler le terrain, creuser, dupliquer des bâtiments ou objets, construire, faire apparaître/disparaître toutes sortes d’éléments et j’en passe.
Il faudra également rassembler des briques dorées afin de progresser dans l’ « histoire ».
Les différents mondes sont générés de manière aléatoire et les parcourir, en scanner les différents éléments ainsi qu’effectuer les missions des personnages présents va déjà vous demander beaucoup de temps. Si au début la découverte est totale et assez excitante, sachant qu’on peut même parcourir les fonds-marins ou encore des grottes cachées, rapidement une certaine monotonie s’installe.
« Minecraft-like » ou pas ?
On nous promet un “Minecraft-like”, un jeu bac-à-sable à la liberté totale, et on se rend compte qu’on est finalement plutôt bridé et qu’on suit pas à pas ce qui nous est demandé. De plus, les actions ne sont pas vraiment claires et surtout, les menus ne sont pas du tout ergonomiques, notamment le menu principal assez incompréhensible. Et ne parlons pas des vitesses de chargement, qui sont tout bonnement d’un autre âge.
Ainsi, se lancer dans des constructions semble presque impossible et mal pensé et les mondes sont créés de manière procédurale (création aléatoire à chaque partie mais suivant des règles définies permettant la création d’un biome cohérent, un biome étant un ensemble d’écosystèmes avec une végétation, un climat et des espèces animales correspondantes). Certains mondes ainsi générés ne sont pas toujours propices à effectuer une partie dans de bonnes conditions. La frustration est alors au rendez-vous.
On passe ainsi le plus clair de son temps à explorer ces endroits, certes jolis et intrigants, mais au final, après avoir scanné plusieurs centaines d’objets afin de les répertorier dans son inventaire, on finit par se dire : à quoi bon ?
Point positif cependant : découvrir la gamme LEGO dont proviennent certains créatures, personnages ou éléments permet de se rendre compte de la richesse des références présentes.
La recherche des briques dorées est aussi un des points amusants et qui apporte un peu de variété, mais lorsqu’on se rend compte qu’il en faut 100 pour débloquer le mode libre et qu’il en existe plus de 275 dans le jeu, on est plus découragé qu’autre chose… Il serait temps que Warner et LEGO trouvent un autre but dans leurs jeux que cette quête aux fameuses briques.
En conclusion
Si depuis le succès de Minecraft on attendait tous avec grande impatience l’équivalent dans le “monde LEGO”, force est de constater que pour l’instant ce LEGO Worlds n’est pas encore au niveau. Certes la découverte est au rendez-vous, certes il y a énormément de possibilités, mais les mondes aléatoires, la récolte d’objets, et la maniabilité aux fraises ne permet pas d’en faire un “jeu de construction” de référence, loin s’en faut. Le titre est probablement trop ambitieux et malgré de très bonnes choses et une multitude de petits clins d’œil au reste de l’univers LEGO, ça ne suffit pas à en faire un jeu incontournable.
Les bonnes idées sont pourtant là et on peut espérer un prochain jeu LEGO dans la même veine mais avec moins de défauts de conception et de développement.
Enfin, on peut s’étonner du choix marketing autour de la date de sortie de ce jeu. Celui-ci se retrouve coincé entre, excusez du peu, Zelda Breath of the Wild et Horizon Zero Dawn, deux blockbusters plus qu’attendus…
LEGO Worlds est disponible depuis juin 2015 en accès anticipé sur Steam et a permis à de nombreux joueurs de mettre la main dessus et d’en tester les capacités. Il vient de sortir, le 7 mars dernier sur PS4 et Xbox One, et une version Nintendo Switch est également prévue.
Test effectué sur la version PS4