Je vous propose aujourd’hui mon test de l’énorme nouveauté LEGO Star Wars Ultimate Collector Series : l’UCS LEGO 75252 Imperial Star Destroyer (699,99€) qui sera disponible dès ce mercredi 18 septembre 2019 (avec les points VIP doublés pour son lancement).
Le type de gros set qui nécessite de se poser quelques questions essentielles avant de craquer. Dans le désordre :
- Ai-je la place de le mettre quelque part ?
- Ai-je un tel budget à mettre dans une grosse maquette ?
- Est-ce que j’aime faire la poussière ?
- Est ce que j’aime le design de ce gros vaisseau triangulaire ?
Évidemment, si la réponse est spontanément « il me faut de toute façon toutes les boîtes avec écrit LEGO, Star Wars et/ou Ultimate Collector Series », les questions ci-dessus ne se posent pas vraiment. Si toutefois vous hésitez à répondre « oui » à l’une des questions ci-dessus, réfléchissez bien.
Petite pensée pour votre facteur
Un nouveau set hors normes avec ses 110 cm de long par 66 cm de large. Qui arrive également dans une boîte hors normes. Faites de la place. Et une petite pensée pour le facteur tout rouge qui vous apportera le colis
Ceux qui ont déjà acheté le Millennium Falcon UCS 75192 ne seront pas dépaysés par le packaging : à l’extérieur comme à l’intérieur, c’est le même principe, avec une énorme notice reliée et de jolies sous boîtes. Un joli emballage premium qui au moins au déballage ne donne pas l’impression d’avoir acheté n’importe quel set. Même si évidemment c’est le contenu qui est le plus important.
LEGO apprend de ses erreurs : la lourde notice est maintenant bien rangée et calée dans une boite faite exprès pour cela. Ce n’était pas le cas avec le Faucon Millenium UCS et certains avaient eu la mauvaise surprise, au déballage, de la trouver un peu abîmée par les mouvements du transport. Ici, le problème est résolu : c’est bien calé, rien ne bouge.
Et LEGO a gentiment mis les sachets dans l’ordre dans les sous boîtes. C’est appréciable. D’ailleurs, comptez un peu moins de dix heures pour monter ce vaisseau. Temps variable en fonction de votre niveau de concentration, du nombre d’interruptions, de si vous regardez un film en même temps, etc… Et si vous voulez vraiment prendre votre temps (et souffrir), vous pouvez toujours vous amuser à ouvrir tous les sachets numérotés en même temps pour le faire à l’ancienne. Bon courage.
La construction du support donne une première idée de la taille de la bête. Et, paradoxalement, il reste plutôt simple et léger. C’est même assez impressionnant de voir comment une structure aussi simple arrive à soutenir un vaisseau de cette taille.
La plaque habituelle des UCS trône au milieu, avec le nom du vaisseau : Devastator. Etonnant toutefois que LEGO ne mentionne pas Imperial Star Destroyer…
Du côté des minifigs, ce n’est pas la grosse fête. Seulement deux personnages, avec un officier impérial et un technicien impérial. Cela ressemble par exemple à ce que LEGO avait fait pour le 75144 Snowspeeder UCS, avec juste deux personnages pour accompagner le stand, mais c’est trop juste à mes yeux dans une boîte de cette taille (et de ce prix).
Quitte à ne mettre que deux personnages, il aurait fallu mettre de vrais personnages majeurs (Darth Vader, l’Empereur…) dans de jolies versions inédites. Un duo Darth Vader / Princess Leia aurait également eu toute sa place, en hommage à la scène que le set représente (la capture du Tantive IV au début de l’Episode IV Star Wars A New Hope).
De la couleur sous le gris
Comme attendu, de nombreuses pièces colorées tranchent vivement avec les kilos de gris : puisque la structure interne est cachée, LEGO utilise comme d’habitude différentes couleurs pour faciliter le montage (meilleure lisibilité, repères pour s’y retrouver entre la gauche et la droite, etc…). Bon, ça fait quand même un sacré paquet de pièces grises à côté de ça. Mais en même temps, vous vous plaindrez à George Lucas si vous trouvez ça triste, c’est le modèle d’origine qui est comme ça. Vous pourrez toujours attendre de voir sortir une version Unikitty / Friends / Everything is awesome pour plus de peps, il y a bien quelqu’un qui s’amusera à MOCer ça !
Pas de suspense pour la conception du modèle : une grosse structure à base de LEGO Technic (avec des panels et des beams studless au lieu des habituelles briques trouées) et de renforts de tous les côtés, pour que la maquette de s’effondre pas sous son propre poids.
Parce que oui, ça pèse lourd, très lourd, vous ne vous amuserez pas à courir avec à travers le salon : une fois que vous lui aurez trouvé une place, il y restera très probablement jusqu’à votre déménagement, jusqu’au prochain gros set qui aura besoin de cette place, jusqu’à ce que le chat (ou le petit dernier) trop curieux le fasse tomber en mode crash test (bon courage), ou que la patience de votre conjoint(e) atteigne ses limites.
La structure en LEGO Technic vient rapidement se fixer (solidement) sur le socle. Et c’est une bonne chose, car cela permet ensuite de tranquillement assembler le vaisseau sur ce squelette. Je suis épaté par l’excellent équilibre et la stabilité du modèle sur ce socle.
Très intelligent : les parties latérales sont des plates positionnées verticalement. Et dans ce sens là , les pièces sont très peu soumises au flambement : malgré une longueur de près d’un mètre, on obtient une « poutre » légère et quasiment indéformable qui va servir à la fois de structure d’appui pour toutes les plaques du vaisseau (au dessus comme en dessous) et de déco puisqu’on y retrouve du greeble sur tout la longueur.
Une fois réalisée ce squelette, c’est parti pour de longues heures de montage pas très passionnantes puisqu’une très grande partie consiste simplement à assembler des plates et coller quelques détails dessus. Ci-dessous quelques exemples de ces plaques relativement ennuyeuses (de ce point de vue là , le Millennium Falcon était plus varié et plus intéressant à monter).
Et malheureusement, les pièces à ajouter à chaque étape ne sont pas du tout mises en avant dans les instructions (avec un petit contour coloré par exemple). Quand on fait du gris clair sur gris clair, ce n’est pas toujours très agréable à monter…
Evidemment vu la forme symétrique du vaisseau, de nombreux sous-ensembles doivent être reproduits deux, trois ou quatre fois. Pas passionnant, mais on se motive en se disant que le résultat en vaudra la peine.
J’ai eu quelques difficultés avec certaines grandes plaques légèrement voilées, qui du coup ne s’assemblaient pas correctement. Il fallait quasiment taper dessus pour réussir à clipser correctement les tenons, et je ne suis pas 100% sûr qu’elles ne se déclipsent pas partiellement avec le temps. We’ll see.
Les panneaux s’assemblent sur la structure interne avec des ball joints. La solution est efficace et permet à la fois une bonne rigidité et des angles bien ajustés. C’est beaucoup mieux que le précédent modèle 10030, même si il reste malgré tout relativement fragile.
L’ennui relatif du montage est contrebalancé par le moment où les plaques sont mises en place. Si le designer s’appuie sur des ball joints au niveau du bord extérieur, l’autre côté des plaques inférieures (au centre) vient tout simplement se caler via des encoches prévues à cette effet. C’est remarquablement bien ajusté, et encore une fois assez bluffant quand on réalise le nombre de points de fixation finalement assez limité. Avec quelques renforts supplémentaires, comme le petit assemblage qui vient maintenir les pointes ensemble.
Sur le principe, je n’ai rien contre l’utilisation de la couleur à l’intérieur. Bon, ici, difficile d’argumenter qu’elle pourrait servir pour de futurs MOCs : vu le prix et la cible du set, je ne pense pas que certains vont l’acheter pour le mettre dans leur vrac. Et franchement, mes yeux étaient contents de ne pas avoir que des pièces grises.
Néanmoins, et même si les angles sont globalement bien gérés et les finitions assez raccord, il y a quelques endroits où les couleurs de l’intérieur sont visibles (cf. par exemple la dernière photo ci-dessus). Cela ne se voit évidemment pas de loin (et dépend de l’éclairage, l’ombre pouvant suffire à le masquer) mais, sous certains angles, de petites parties de la structure sont visibles. Et c’est un peu dommage, cela fait regretter que le designer n’ait pas essayé de limiter davantage les pièces colorées à l’intérieur.
Un joli souci du détail
Après avoir assemblé toutes les grandes plaques, la passerelle offre une conception agréablement différente, dans tous les sens. C’est l’un des marqueurs essentiels du design de l’ISD, et c’est réussi. Comparé au 10030, on perd la texture des radars (ici des demi-sphères lisses) mais on gagne un module solidement fixé sur le vaisseau, et non simplement posé.
D’ailleurs au rayon des surprises, mention Très Bien pour la « poignée » cachée qui permet d’attraper le vaisseau en toute sécurité. Il s’agit en fait simplement d’un morceau du squelette du vaisseau (la partie qui fait un grand T rouge) et c’est parfait : on peut ainsi transporter le vaisseau (et son stand auquel il est attaché) très sereinement, je n’ai pas eu peur de le retrouver par terre.
Il est toujours possible de le déplacer en le soulevant par en dessous, mais la manœuvre est beaucoup plus délicate, avec comme à chaque fois le risque de faire tomber ou de déplacer des pièces. Je recommande plutôt de retirer les deux petits blocs sur le dessus et de le prendre par la poignée.
Pas d’intérieur aménagé
Comme dit plus haut, ce set contient un petit clin d’Å“il à la scène d’intro de l’épisode IV Star Wars Un Nouvel Espoir avec la présence d’un micro Tantive IV, qui peut soit se positionner à côté de l’avant du Devastator via une tige transparente, soit prendre place dans la soute du vaisseau impérial qui l’y attire avec son rayon tracteur.
Le micro vaisseau de la Princesse Leia est très facilement reconnaissable et ne souffre que d’un seul vrai défaut : la pièce en T noire utilisée à l’avant. LEGO aurait plutôt dû utiliser une brique blanche 1×1 with studs on 2 sides, cela aurait été plus discret.
Dans le hangar, vous trouverez aussi accroché un micro TIE Fighter qui n’est évidemment pas à l’échelle du reste, mais pourquoi pas, le petit clin d’oeil est sympathique. Ci-dessous cette sous-structure à l’envers, avant d’être fixée sur le dessous du vaisseau :
Et… c’est tout pour les scènes. Malgré sa taille immense, vous n’aurez pas de petite(s) scène(s) pour habiller l’intérieur, comme ce que LEGO avait proposé sur le Millennium Falcon UCS. Même si ces scènes n’auraient évidemment pas été à la bonne échelle, elles auraient pu amener un peu de fun au milieu de la construction (et justifier quelques figurines supplémentaires).
Du côté du Millennium Falcon, la structure permettait beaucoup plus facilement ce genre d’exercice et il était plus simple (et logique) d’y reproduire le « vrai » intérieur du vaisseau, comme il est à l’échelle minifig. Quand on regarde la structure interne du Devastator, on se demande un peu où le designer aurait pu y caser quelque chose proprement. Mais il y avait probablement moyen de faire quelque chose, sans retomber sur la scène ridicule du Super Star Destroyer Executor 10221.
Une superbe maquette
Si le montage n’est pas forcément passionnant, le résultat est impressionnant : le vaisseau est vraiment énorme, avec de nombreux détails. Et au niveau des formes, des angles et des proportions, LEGO place la barre très haut.
Ce Devastator colle un gros coup de vieux au précédent modèle 10030. A moins de vouloir à tout prix avoir tous les UCS dans votre collection, il est inutile de continuer à courir après le 10030 : ce nouvel ISD le surpasse largement, et le système de fixation par Ball joints vieillira bien mieux que les aimants.
Un soin particulier a notamment été apporté à la fente centrale : la jointure entre les deux grandes plaques n’est pas au millimètre, loin de là , mais ici le designer a bien pensé à mettre des poutres LEGO Technic grises en dessous pour un résultat plutôt propre. C’est loin d’être parfait, mais c’est moins gênant que les jointures latérales qui laissent transparaître quelques pièces colorées.
Certains regrettent que le dessus soit avec tenons apparents, plutôt que majoritairement lisse. D’un côté, les tenons sont la caractéristique principale de la marque. De l’autre, quand on va vers des grosses maquettes comme ça, tous ces tenons peuvent nuire au rendu final. Ou bien au contraire donner l’impression qu’il y a du détail, sans trop avoir besoin de surcharger de greeble. C’est subjectif.
Sur ce Star Destroyer Devastator, je suis globalement satisfait par les choix du designer en termes de textures : le greeble est bien dosé, pas trop pénible à mettre ni trop fragile (à part à quelques endroits), avec un bon équilibre entre les plaques lisses, les tenons, les mini reliefs et les petites pièces. Visuellement, c’est un bon compromis.
Je suis un peu moins moins convaincu par l’arrière, avec les gros demi-cônes utilisés. Mais cette partie est elle aussi remarquablement soignée et j’adore malgré tout cette vue là aussi : le résultat est superbe quand un rayon de soleil vient frapper le bleu des réacteurs. Je suis curieux de voir le résultat de ceux qui vont y coller un kit de LEDs !
Alors, c’est cher ou c’est pas cher ?
Un point sur le prix, sur lequel on ne peut pas faire l’impasse. Ce sujet est toujours éminemment subjectif, chacun ayant un budget différent à mettre dans sa passion, et un rapport à l’argent qui lui est propre. Mais il y a eu beaucoup de réactions suite aux comparaisons avec le Faucon Millenium UCS : 2757 pièces en moins (-37%) pour seulement 100€ de moins (-13%).
Beaucoup ont essayé de relativiser, puisque le « ppp » (prix par pièce) ne veut pas forcément dire grand chose : si vous achetez un kilo de pommes pour 2€, vous pouvez avoir 3 grosses pommes comme 10 petites. Idem ici, il y a beaucoup de grandes plaques, forcément plus lourdes, donc dans l’absolu le prix au kilo n’est pas délirant puisque l’ISD et le MF pèsent grosso modo le même poids. Mais le prix par kilo de plastique n’est pas non plus un indicateur parfait puisque la « valeur » d’un set contient bien d’autres composantes : expérience de construction, plaisir de montage, résultat final, etc… Chacun a là aussi des attentes différentes quand il achète une boite de LEGO. Et personnellement, ce set m’a moins fait rêver que le Faucon.
700€, c’est une sacrée somme, et LEGO va dans une direction où n’importe qui ne peut plus acheter n’importe quel set. Depuis quelques années, la sortie plusieurs fois par an de sets à plusieurs centaines d’euros a désormais pour beaucoup tout du rêve inaccessible, avec la frustration que cela peut amener. Même si en face, ceux qui ont les moyens de se les offrir sont souvent ravis d’avoir des sets à cette (dé)mesure.
D’ailleurs, pour vous aider à mieux visualiser la taille de l’ISD, voici ce qu’il donne à côté du dernier Millennium Falcon UCS :
Question intéressante : le fait d’avoir un vaisseau de 1,10 m de long à 700€ apporte-t-il beaucoup plus que si il avait été à 400-500€ et un peu plus petit (mais déjà énorme) ?
Le Millennium Falcon est tout aussi iconique, mais sa taille se justifie, comme la précédente version, par le pari fou d’avoir ce vaisseau à l’échelle minifig. Il a un statut complètement à part dans la gamme, et devrait rester l’exception. Un objet particulier, spécial, comme la Black Card.
Cet Imperial Star Destroyer aurait probablement pu ne mesurer que 80 cm et coûter beaucoup moins cher tout en étant esthétiquement presque tout aussi réussi et détaillé. J’imagine que le fait de faire « gros et cher » était dans le cahier des charges (conforté par les prix de revente du set 10030) mais personnellement j’aurais été curieux de voir ce que le designer aurait pu sortir avec un budget de 400-500€. Ce qui aurait déjà été un sacré budget, et aurait été visuellement une superbe pièce. Plus facile à exposer, en plus…
Verdict
Ce nouveau gros UCS LEGO 75252 Imperial Star Destroyer est une superbe maquette, pas parfaite mais qui place la barre très haut dans son style. Et qui nécessite de se poser quelques questions importantes avant de vous laisser séduire par le côté obscur de la Force, notamment par rapport à ses dimensions hors normes.
La conception et la finition montrent encore une fois tout le savoir faire de LEGO en la matière : c’est de haut niveau, et la taille finale est impressionnante avec de longues heures de montage. Pas forcément passionnantes, mais si on est fan de Star Wars et de ce vaisseau, le résultat en vaut la peine.
Au rayon des déceptions, on pourra regretter l’absence de petites scènes intérieures à découvrir, comme sur le Millennium Falcon UCS, ce qui renforce l’impression de ne construire qu’une grosse maquette vide. Et, même si on n’achète pas une telle boite « juste » pour ses figurines, leur choix (et leur nombre) n’est pas à la hauteur ici : un joli Darth Vader inédit (ou soyons fou, un remake de la jolie version Chrome) aurait eu toute sa place, accompagné par exemple de la Princesse Leia.
Comme sa taille, le prix de ce gros vaisseau est également hors normes. Sujet sensible sur lequel chacun aura son opinion, et en partie expliqué par la présence de nombreuses grosses pièces. Mais 700€ pour un set LEGO, cela reste un budget assez incroyable et je suis persuadé qu’une version à 400 ou 500€ aurait déjà été digne d’un label Ultimate Collector Series. Et plus facile à exposer. Et accessible à davantage de fans.
Pour ceux qui ont déjà pris leur décision, le set sortira le 18 septembre et bénéficiera des points VIP doublés jusqu’au 22 septembre. Soit 70€ à utiliser sur un prochain achat, c’est toujours ça d’économisé.
Merci à LEGO pour la mise à disposition du set pour cette review. Vous pouvez retrouver cette nouveauté UCS LEGO Star Wars 75252 Imperial Star Destroyer (699,99€) en LEGO Store et sur le Shop LEGO, à partir de ce mercredi 18 septembre 2019 (avec les points VIP doublés pour son lancement).
Une beauté