Petit tour en montagnes russes aujourd’hui avec mon test du gros set LEGO Icons 10303 Loop Coaster (3756 pièces, 399,99€), qui sera disponible à partir du 1er juillet prochain.
Cette grosse boite à 400€ a une promesse simple : réussir à enchaîner deux loopings après une descente à la verticale, quand son prédécesseur 10261 Roller Coaster se contentait d’une descente plus sage avec quelques virages. Cela a donc intérêt à fonctionner, on n’a pas envie de ramasser les wagonnets par terre une fois sur deux, surtout à ce prix.
Il s’agit de la septième boite dans la série fête foraine / Fairground Collection, après les références 10196 Grand Carousel (2009), 10244 Fairground Mixer (2014), 10247 Ferris Wheel (2015), 10257 Carousel (2017), 10261 Roller Coaster (2018) et 10273 Haunted House (2020).
Comme souvent sur ce type de produit, l’expérience de montage n’a rien de fondamentalement passionnant. Il y a des parties très répétitives, que ce soit pour construire la structure verticale, les différents poteaux, ou encore pour assembler plus de 200 maillons pour la chaîne. Bref, je n’ai pas particulièrement pris mon pied sur ce montage, on est finalement surtout pressé de terminer pour pouvoir enfin tester le circuit.
Visuellement, le combo Dark Blue / Bright Light Orange fonctionne très bien et la structure est globalement plutôt solide, même si il faudra être prudent en le transportant et vérifier que tout reste bien fixé. La structure n’est pas d’une rigidité à toute épreuve, j’ai dû par exemple refixer quelques rails qui s’étaient un peu désolidarisés lorsque j’ai déplacé le grand huit pour les photos.
Un petit regret d’ailleurs au passage : il n’est pas prévu de pouvoir démonter facilement le set en deux ou trois gros morceaux pour faciliter le stockage ou le déplacement, il n’est pas modulaire. J’ai une pensée pour ceux qui voudront le présenter dans des expositions, cela ne sera pas le set le plus facile à transporter… Le plus simple sera probablement de démonter les parties qui fixent la grande tour à la base, cela facilitera un peu la tache.
Du côté de l’inventaire, on obtient une jolie collection de 41 rails divers et variés, dont de nouvelles pièces pour les loopings. Ils sont utilisés pour le circuit, mais aussi pour le contrepoids de l’ascenseur (qui est assemblé autour de deux wagonnets pour garantir qu’il coulisse bien).
Attention, pour ceux qui s’amusaient à compter les tenons de la base pour imaginer la place qu’il prend : le circuit dépasse à différents endroits. La surface au sol occupe ainsi 72 cm de large quand l’attraction mesure en fait 86 cm de large (pour 92 cm de haut). Et le morceau de circuit après les loopings dépasse aussi à l’arrière d’environ 12 tenons.
La base est d’ailleurs limitée au minimum : si elle mesure 30 tenons de profondeur au niveau de la tour, il y a un trou au centre et la partie de droite ne fait que 16 tenons de profondeur, juste assez pour la structure de ce côté là . Je n’aurais pas été contre un sol un peu plus développé devant l’entrée de l’attraction.
Pour amener un peu de vie à tout ça, 11 minifigs sont présentes avec quelques petites constructions : un vendeur de ballons, un vendeur de bretzels, un vendeur de hotdogs, et un petit banc avec un plan (mis à jour) du parc, sur lequel on peut par exemple reconnaître le manoir hanté / Tour de la Terreur 10273 Haunted House.
Concernant le circuit, la promesse est parfaitement remplie : les deux loopings s’enchaînent sans aucun souci, je n’ai jamais eu de wagon qui déraille ou reste coincé parce qu’il n’avait pas assez de vitesse. Et je l’ai testé pas loin d’une centaine de fois avec mes filles (si elles n’avaient pas été là , je me serais probablement arrêté au bout de quelques tours, on s’en lasse quand même assez vite, sauf apparemment quand on a trois ans…), donc ça a été testé dans tous les sens. Y compris avec les enfants à la manivelle.
Il faut évidemment veiller à ce que tout soit correctement monté, les approximations ne pardonnent pas et vous risquez de ronchonner sur un wagon qui reste coincé quelque part si vous avez mal réglé la position du contrepoids ou si vous n’avez pas bien fixé les rails quelque part. Mais si tout est bien monté, ça roule parfaitement jusqu’en bas sans aucun problème, systématiquement, c’est très satisfaisant.
La marge d’erreur du réglage est néanmoins très faible, cela ne pardonne pas. Si la corde est un peu trop courte ou trop longue, le contrepoids peut sortir de son axe ou l’ascenseur ne pas arriver assez haut pour que les wagonnets arrivent à sortir correctement. Il aurait été bien d’offrir un peu plus de marge d’erreur ici.
Techniquement, l’approche est intéressante même si elle n’est pas vraiment réaliste, puisque ce type d’attraction repose généralement plutôt sur une montée très raide pour amener les wagons jusqu’au sommet. Trop raide probablement pour être réalisable ici, sachant qu’elle aurait aussi consommé beaucoup plus de pièces et rendu l’ensemble plus imposant encore. Ceux qui voudront s’amuser à reproduire un grand huit plus réaliste pourront toujours commander des rails en plus pour modifier tout ça, je suis sûr qu’on verra dans quelques mois sur certaines expos des montagnes russes XXL encore plus impressionnantes.
Le designer a donc mis en place un ascenseur qui permet de monter les wagonnets jusqu’au sommet. Il faut mouliner avec une manivelle positionnée à la base de la tour pour que la longue chaîne permette de faire monter le tronçon jusqu’en haut. Une fois arrivé à cette position, les wagons sont automatiquement libérés et peuvent commencer leur descente.
Il n’est pas nécessaire de mouliner dans l’autre sens pour faire redescendre l’ascenseur : en continuant à tourner, toujours dans le même sens, la partie plus large de la chaîne passe de l’autre côté de la tour et l’ascenseur redescend alors jusqu’en bas, un peu à la façon de celui du set 10273 Haunted House. Il faut malgré tout ensuite continuer à mouliner pour faire redescendre la partie large de la chaîne jusqu’en bas afin de pouvoir recommencer le cycle.
La descente des wagonnets est rapide : environ 5 secondes pour dévaler le circuit. A la main, la montée de l’ascenseur prend une dizaine de tours de manivelle et autant de secondes, et il en faut donc autant pour ramener la chaîne en position de départ.
Compter (puis assembler) les maillons pour la chaîne est clairement la partie la plus laborieuse. Si jamais le mécanisme craque lorsque vous tournez la manivelle, c’est que cette longue chaîne n’est pas assez tendue et que certains maillons sautent de la roue crantée en bas, ce qui fait que vous n’arrivez plus à entraîner la chaîne pour faire monter l’ascenseur. Bonne nouvelle, pas besoin de tout démonter : vous pouvez simplement ouvrir la chaîne à n’importe quel endroit, retirer un ou deux maillons et la refermer. Si elle est bien tendue, la montée doit se faire sans craquement.
De mon côté, j’ai simplement enlevé un maillon pour bien tendre la chaîne. Peut-être avais-je simplement mal compté la première fois et mis un maillon en trop, je vous avoue que je n’ai pas eu le courage de tout recompter pour vérifier d’où vient la faute. Ce n’est de toute façon pas très grave puisqu’on voit tout de suite qu’il y a un problème (le bruit de craquement) et qu’il est facile à corriger.
Le contrepoids sert d’ailleurs deux objectifs : le premier est justement de faciliter la montée de l’ascenseur en déportant une partie de l’effort sur la simple gravité. Cela évite ainsi de trop forcer sur la manivelle et d’imposer une tension trop forte à la chaîne : une partie du poids de l’ascenseur est « annulée » par celui du contrepoids. Le second objectif est de ralentir la vitesse de la redescente.
Le contrepoids est fixé via une corde épaisse : cela fait le job, mais elle aurait peut-être pu être intégrée de façon moins visible. J’ai l’impression que la corde s’est un peu détendue au bout de quelques jours, mais il est heureusement possible d’en réajuster facilement la longueur via un engrenage à cliquet.
En fin de circuit, une roue entraînée aussi par la manivelle permet à la fois de ralentir le train avant l’arrivée (pour qu’il ne vienne pas rebondir trop fort sur le stop en fin de circuit, ou sur l’ascenseur si il est déjà descendu) et le faire avancer jusqu’à l’arrivée.
Une pièce rouge vient bloquer les wagons au niveau du quai d’embarquement tant que l’ascenseur n’est pas redescendu. Le retour de celui-ci vient baisser la pièce rouge, ce qui permet aux wagons d’avancer jusqu’au tronçon mobile. Cela fonctionne, même si on pourra regretter que LEGO ne fournisse pas d’élastiques de rechange pour les deux mécanismes ci-dessus.
Petite démo en vidéo par Tiago Catarino :
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Il est possible de motoriser le grand huit avec un moteur L Powered Up 88013 (34,99€) et un boitier à piles 88013 Battery Box (34,99€), même si d’autres moteurs LEGO peuvent aussi faire l’affaire (de mon côté j’ai par exemple utilisé la boite 8293 Power Functions Motor Set). Tout ça en supplément, malheureusement. A 400€ le set, certains regrettent évidemment et légitimement que ça ne soit pas déjà inclus dans la boite, c’est un peu mesquin.
Personnellement, je suis toujours un peu mitigé sur ce point car je n’ai jamais été un grand fan de la motorisation sur ce type de produit. Certes, cela permet de faire tourner en continu le circuit sans avoir besoin de mouliner, mais le bruit des moteurs LEGO est suffisamment désagréable pour ne pas me donner envie de le laisser allumé plus d’une minute sur un set comme celui-ci… Et si c’est simplement pour faire une démo à des amis ou amuser mes filles, tourner la manivelle reste la solution la plus simple (et la plus douce avec le mécanisme). Surtout que LEGO en profiterait pour rajouter encore 50€ au set, business is business.
Néanmoins, à défaut de les inclure directement dans la boite, il serait intéressant d’avoir au moins un bundle / pack promo possible afin que ceux qui le souhaitent puissent obtenir les éléments de motorisation à un prix plus intéressant que le plein tarif. Ce serait la moindre des choses.
Bref, on est évidemment très loin du simple jouet pour enfant, ce grand huit très cher se destine avant tout à une clientèle adulte qui en a les moyens (mais LEGO pourrait quand même offrir directement la motorisation pour ce prix), et propose un circuit plus intéressant que son prédécesseur 10261 Roller Coaster, même si l’expérience de montage reste forcément répétitive.
L’enchaînement de loopings fonctionne parfaitement, promesse remplie, à la condition d’avoir été vigilant à bien assembler les différents morceaux de rails, bien tendre la chaîne, et bien régler la longueur de la cordelette du contrepoids. Comme une vraie attraction, c’est un travail de précision, le résultat sera moins fluide (ou frustrant car les wagons n’arriveront pas à parcourir le circuit entier) si le montage est un peu approximatif ou si certaines pièces se sont un peu déboitées, ce qui peut arriver par exemple après avoir déplacé le modèle. Un peu plus de marge d’erreur pour le réglage aurait été la bienvenue.
Quant à l’intérêt d’avoir de telles montagnes russes en LEGO, même si ce n’est pas mon truc, il en faut pour tous les goûts et j’en connais déjà qui seront ravis d’ajouter ce set imposant à leur collection, que ce soit simplement en stand alone ou bien intégré à un diorama de ville ou de parc d’attraction. Après tout, il y a au catalogue d’autres maquettes pour adultes bien plus chères et totalement statiques, celle-ci a beaucoup plus amusé mes filles qu’un gros vaisseau Star Wars ou un Titanic.
Retrouvez ce grand huit LEGO Icons 10303 Loop Coaster sur la boutique en ligne officielle LEGO. Merci à LEGO pour la mise à disposition de ce set pour cette review.
Même si c’est rare, il y a un manège à Europapark qui propose un ascenseur.
On ne monte que d’un équivalent de 2 étages, pas de looping, mais pleins de virage serré
(et le wagon est tellement avancé par rapport aux roues, qu’on a l’impression d’avoir déjà loupé le virage, alors que les roues n’ont pas encore tournée)
Il est vieux, a voir s’il existe encore ou remplacé
mais justement, quand on rentre dans la maison d’embarquement, on découvre que c’est un ascenseur , c’est vraiment cool
Bon à savoir, effectivement je ne connaissais pas de manège avec un ascenseur comme ça !
Merci pour ce test qui se veux plus rassurant qu’un autre que j’ai pu lire, tout en restant très honnête.
De ce que je comprends, le système fonctionne bien a condition d’être très rigoureux sur les réglages et le montage.
Ce set m’intéresse beaucoup, mais je veux être sûr de ne pas investir 400€ pour un set ou il faudra que je bricoles des rustines pour qu’il fonctionne correctement. Me voilà rassuré, il suffira juste que je le règle convenablement.
Oui, et par acquis de conscience je l’ai même laissé tourner 20 minutes tout seul en boucle encore ce matin avec le moteur, aucun problème à signaler (à part un mal de crâne à cause du bruit !). Après, je ne suis pas sûr que ça supporte une journée entière non stop en expo, à force les vibrations nécessitent peut-être un petit contrôle technique régulier 🙂
Et il est évidemment essentiel aussi que le set soit bien à plat, sinon ça marche moins bien.
Pour le passage critique de la sortie de l’ascenseur, il aurait pu être bien d’avoir un peu plus de marge d’erreur dans les réglages, mais je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir dû bricoler des rustines.
ça commence à faire un paquet de manège pour un lieu dédié dans une ville lego ! Techniquement et esthétiquement parlant, c’est assez bluffant. on arrive vraiment à « tout faire » ou presque avec des LEGO mais encore une fois le tarif est littéralement disproportionné d’autant que la motorisation n’est pas inclue et que ce set n’a de raison d’être qu’avec une motorisation…
Au passage, contrôlé par l’appli sur téléphone, ça serait pas mal non plus, ça permettrait d’ajouter quelques bruitages bien sympas, typiques de ce type de manèges 😀