Suite de mon tour des nouveautés LEGO de mai 2023 avec mon test du gros coquillage 18+ LEGO Disney 43225 Little Mermaid Royal Clamshell (159,99€), déjà disponible en précommande avant une sortie officielle le 1er mai 2023.
Le designer derrière cette boite est Marcos Bessa, un nom qui ne vous est peut-être pas inconnu si vous vous intéressez à ceux qui conçoivent les sets LEGO puisqu’il a réalisé certaines belles références comme le château 71040 Disney Castle, le QG SOS Fantômes 75827 Firehouse Headquarters, le manoir The LEGO Batman Movie 70922 The Joker Manor, la gare 71044 Disney Train and Station ou encore le Chemin de Traverse Harry Potter 75978 Diagon Alley. Et après avoir géré depuis quelques années le reboot de la gamme LEGO Harry Potter, il a basculé côté LEGO Disney. Et cette année, avec le 100e anniversaire de Disney, LEGO met le paquet…
Disney qui continue à vouloir rentabiliser ses valeurs sûres en tournant des remakes en prises de vue réelles de ses dessins animés classiques : après Alice au pays des merveilles, Maléfique, Cendrillon, La Belle et la Bête, Dumbo, Aladdin, Mulan, etc…, c’est au tour de La Petite Sirène, avec une sortie au cinéma le 24 mai 2023. Certains s’attendaient ici à une version basée sur le dessin animé initial, mais c’est donc le remake avec Halle Bailey qui est à l’honneur dans cette boite.
Et contrairement au très coloré palais 43207 Ariel’s Underwater Palace avec ses minidolls, nous avons ici un pur modèle d’exposition qui condense quelques lieux clés dans une palourde géante : on retrouve ainsi le trône du roi, la grotte d’Ariel, l’épave du bateau et l’antre d’Ursula.
J’ai eu l’occasion d’interviewer en début de semaine le designer Marcos Bessa et la graphic designer Nikki Hartomo (en charge des minifigs), et ils ont partagé plusieurs informations sur la conception du set.
Par exemple, leur niveau d’information sur le film était très limité : Disney n’a pas partagé de script, juste quelques visuels préliminaires de certains lieux. Marcos ne sait même pas si il y aura un vrai palais comme dans le dessin animé ! Toujours amusant de voir à quel point les designers n’ont souvent aucune idée de si ce qu’ils ont conçu sera fidèle à ce qui sera à l’écran, c’est un point qui doit parfois être frustrant…
Avec les quelques visuels très organiques présentés par Disney, l’idée est venue rapidement de regrouper ces quelques lieux en un seul diorama, un peu comme avec un aquarium. Le principe du gros coquillage s’est imposé très rapidement, contrairement à d’autres sets où la phase initiale de brainstorm peut explorer des pistes très différentes.
Au niveau de l’expérience de construction, le set fait évidemment la part belle à la géométrie. Les amateurs de Pythagore retrouveront de nombreux triangles pour la structure du coquillage ou les plaques qui la recouvrent, on ne se contente clairement pas de juste empiler des briques sans réfléchir, c’est intéressant !
Il y a également beaucoup de SNOT, notamment pour gérer les arrondis de la coquille. Vu de devant, le résultat est globalement très propre et avec peu de trous dans la continuité (juste au bout des principaux arrondis pour gérer les changements d’angles, difficile de faire autrement), cela a dû être un joli challenge à réaliser et on ne s’ennuie vraiment pas pendant le montage.
La taille du coquillage n’a pas trop changé pendant le process de création : Marcos a surtout expérimenté le nombre de segments (d’abord sept, puis cinq, avant de finalement s’arrêter sur six).
La composition est particulièrement lisible, avec d’un côté le bateau échoué au fond de l’eau et la collection d’objets ramassés d’Ariel : c’est coloré, sur fond bleu, avec la flore sous-marine qui va bien et des poissons orange et rose foncé. De l’autre, la grotte de la sorcière, avec ses potions au fond et ses couleurs grises et ternes : même les poissons de ce côté sont différents.
Et au dessus, sur des rochers qui surplombent le reste, le trône du roi Triton. Tout ça dans un volume finalement assez contenu : 32 cm de haut, 31 cm de large et 20 cm de profondeur. Reste évidemment la question d’avoir envie d’exposer un gros coquillage sur une étagère, il en faut pour tous les goûts.
L’envers du coquillage est beaucoup plus brut de décoffrage, ça en surprendra plus d’un. Je ne trouve pas forcément ça gênant avec le recul : le set n’a pas vocation à être exposé de dos, et rajouter des finitions en théorie non visibles aurait surtout eu un impact significatif sur le prix, comme l’a tout de suite confirmé Marcos. Je trouve le prix de cette boite plutôt raisonnable au vu du contenu, surtout pour un set sous licence Disney : il est même moins cher que le battle pack de princesses minidolls 43215 Magical Treehouse (169,99€) !
Pour ceux qui se diraient « mais le designer n’avait qu’à utiliser que des briques blanches à l’arrière » : certes, mais l’utilisation de briques colorées pour faciliter la lecture des instructions et le montage fait partie du cahier des charges de presque n’importe quel set LEGO. Surtout que ce type de produit permet selon LEGO d’attirer l’attention de nouveaux clients qui n’ont jamais monté d’autre set avant, il faut donc que l’expérience de construction, même technique, reste accessible.
Bref, c’est surprenant sur le moment de découvrir que l’arrière restera ainsi, mais on n’y pense plus vraiment une fois le montage terminé et le set exposé du bon côté. Certains auraient préféré payer plus cher pour avoir un set fini de tous les côtés, d’autres seront contents d’économiser un peu ici.
Il est amusant de noter la présence de vraies minifigs ici. C’est clairement inattendu après le gros château La Reine des Neiges 43197 The Ice Castle qui assumait ses minidolls, je m’attendais à retrouver la même chose ici.
Marcos Bessa a expliqué que ce point est lié à la catégorisation marketing 18+ du set : jusqu’à présent, les sets pour adultes utilisent des minifigs, notamment parce que c’est avec ça qu’ont grandi ceux qui sont adultes aujourd’hui. Et donc que nous verrons peut-être des minidolls dans 10 ans dans les sets 18+, quand les futurs adultes seront les anciens enfants qui ont grandi avec des minidolls…
Cinq personnages sont présents dans la boite : Ariel, ses sÅ“urs Indira et Karina, la méchante Ursula et le roi Triton. Le choix des personnages à mettre en avant a été poussé par Disney, notamment pour les deux sÅ“urs d’Ariel : elles auront peut-être un rôle un peu plus important que les autres dans le film.
J’avais trouvé dommage initialement de ne pas avoir inclus le Prince Eric, mais il n’aurait pas été à sa place dans ce diorama 100% sous-marin. LEGO aurait éventuellement pu inclure une mini scène supplémentaire avec lui et Ariel sous forme humaine, puisque les autres boites prévues autour du film proposent soit une minidoll (43229 Ariel’s Treasure Chest), soit les mini personnages façon Polly Pocket (43213 Little Mermaid Story Book). Marcos a surtout évoqué de son côté la mouette Eurêka (Scuttle) qu’il aurait aimé intégrer, par exemple avec le haut du coquillage qui aurait dépassé de l’eau, mais ça ne fonctionnait pas.
Les figurines sont vraiment superbes, la graphic designer Nikki Hartomo a fait un joli travail. Les queues des sirènes sont le moule introduit dans la gamme LEGO Vidiyo et déjà vu plus tôt cette année dans le set Harry Potter 76420 Triwizard Tournament: The Black Lake, mais avec de très jolies tampographies aux reflets métallisés qui se poursuivent sur les torses. Ariel ayant six sÅ“urs (si c’est toujours le cas dans le film), il aurait été appréciable d’en avoir au moins une de plus ici.
Petite info technique : le bout de la queue des sirènes n’est pas bi-injecté ni tampographié. La couleur du bout est en fait obtenue en pulvérisant la peinture, et le motif sur le reste de la pièce est de son côté bien tampographié (pad print). Et il n’y a aucune contrainte particulière liée à l’utilisation des peintures métallisées, les graphic designers peuvent les utiliser comme n’importe quelle autre couleur au catalogue.
La queue de Triton est verticale pour plus de présence, et sa tenue est également bien travaillée avec des bras tampographiés. On pourra juste regretter que LEGO n’imprime pas les pièces jusqu’au bord, cela laisse une grosse ligne verte au niveau de la taille plutôt qu’une jolie continuité de l’armure. Nikki explique cela par la marge minimum que doivent respecter les designers tout autour des pièces imprimées, à la fois pour s’assurer que cela ne risque pas de baver sur les côtés, mais aussi pour ne pas pénaliser la durée de vie des tampons utilisés pour la tampographie. Je comprends l’explication, mais c’est toujours dommage quand le rendu en souffre comme ça.
C’est surtout la tête de Triton qui est intéressante ici, avec ce combo barbe / cheveux / couronne qui présente aussi un visage moulé et imprimé directement dessus, à venir ensuite mettre par dessus une tête vierge. Avoir le visage directement imprimé sur une pièce comme ça n’est pas une première, il y avait déjà eu Beorn dans la gamme The Hobbit, mais contrairement à celle-ci la tête de Triton ne se fixe pas directement au cou.
Et c’est parce que ce moule n’est pas nouveau : il avait été initialement créé l’an dernier… pour la tête de la minidoll de Triton du set 43207 Ariel’s Underwater Palace ! Il arrive ici avec une tampographie plus classique pour les yeux, et les designers ont expliqué que cette pièce était particulière parce qu’il avait été dès le départ prévu qu’elle puisse fonctionner pour une minidoll comme pour une minifig normale, puisqu’il y avait de fortes chances d’en avoir besoin un jour pour une version minifig de Triton.
Ursula réutilise pour ses tentacules de pieuvre le moule de 2016 vu dans la première série de minifigs à collectionner Disney (réf 71012), mais cette fois avec une petite tampographie.
Sébastien (Sebastian) et Polochon (Flounder) ont droit à un traitement beaucoup plus réaliste dans ce film. Le poisson perd son code couleur jaune et bleu culte, et le crabe devient un simple crabe. Ce que LEGO applique à la lettre en réutilisant simplement le moule classique de crabe commercialisé depuis 1998. Certains trouveront ça amusant, d’autres culotté. Cela aurait pu être l’occasion d’essayer de tampographier les yeux du crustacé mais cela aurait nécessité la création d’une machine spécialement pour cette pièce d’après les designers.
Bref, LEGO propose ici un modèle d’exposition qui ne ressemble clairement à aucun autre. Si vous accrochez au principe de cette grosse palourde à exposer, cette boite arrive à condenser de façon lisible les principaux lieux sous-marins de l’histoire et propose une jolie brochette de minifigs. Et une expérience de construction intéressante et divertissante, ça change clairement de ce qu’on a l’habitude de monter !
Certains auraient probablement été plus sensibles au sujet si il avait été basé directement sur le dessin animé de leur enfance plutôt que sur le remake live action, mais il reste possible d’y installer sans problème les minidolls des sets 43207 Ariel’s Underwater Palace et 41145 Ariel and the Magical Spell (pour Ursula), ou bien tout simplement la minifig d’Ariel de la première série de minifigs à collectionner Disney pour ceux qui préfèrent les minifigs aux minidolls : ce diorama peut très bien fonctionner pour les deux versions même si il n’est pas un palais ultra coloré !
Retrouvez ce set LEGO Disney 43225 Little Mermaid Royal Clamshell sur la boutique en ligne officielle LEGO. Merci à LEGO pour la mise à disposition de cette boite pour ce test.
Un set qui a l’air d’être très sympa à construire! Mais que je n’achèterai pas, pas ma came !
Ben c’est mignon, apparemment bien conçu mais très girly et enfantin, pas sûr que des parents paient ça à leurs filles car on parle de 160 € tout de même. ( cf 43197 château de glace d’Ariel qui est un énorme four )
J’ai vraiment du mal avec ces tarifs….
Y a t’il des stickers dans cette boîte ?
Non, aucun